Appel à contribution

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L’éthique est une préoccupation constante pour les professionnels de l’aide et du soin. Elle s’est construite pour tout le secteur sanitaire, social et médicosocial sur le modèle du médical. Elle s’appuie sur un encadrement juridique de l’action ainsi que sur un discours prescriptif promu, en France, par la Haute Autorité de Santé (HAS) sous la forme de « recommandations de bonnes pratiques »[1], à partir de l’idée centrale de bientraitance. Elle concerne l’ensemble des métiers qui relèvent du care c’est-à-dire l’ensemble des aidants et des soignantsqui œuvrent dans le champ de l’action sociale et médico-sociale au sens large (travailleurs sociaux médecins, psychologues, psychiatres, infirmières …)

L’institution du cadre éthique par les politiques sociales et de santé au moyen de la formulation de règles et l’imposition de normes, est indispensable pour garantir un minimum d’innocuité dans l’intervention. Cependant, l’éthique ne peut pas se réduire à la seule dimension déontologique. C’est pourquoi, ce cadre, qui institue la déontologie professionnelle, est complété par des dispositifs de délibération éthique, au sein desquels sont travaillés les questions et les dilemmes qui émergent de la pratique.

Cependant, l’éthique et le besoin d’éthique naissent des difficultés occasionnées par la relation à l’autre tout autant que de la socialité humaine fondamentale. Il convient dans ce contexte de réfléchir sur la relation elle-même et sur ce qu’elle fait subir à l’être humain.

L’intervention sanitaire et sociale, qui prend la forme d’actes de soins et de protection, passe en grande partie par la relation qui s’instaure entre l’aidant et l’aidé. La relation d’aide et de soin doit donc être regardée à partir de cette équivalence entre éthique et relation. A quelles conditions peut-on garantir la dimension éthique dans cette relation de soin ? Qu’est-ce que l’éthique dans ce contexte, au-delà, ou plutôt en deçà, de la déontologie et des dispositifs de délibération sur les dilemmes professionnels ?  On peut donc définir l’éthique comme ce qui concerne l’humanisation tout autant que la socialité essentielle de l’homme. C’est pourquoi la question du soin et de l’aide doit être placée sur le champ de l’éthique.

Cependant, l’aidant ou le soignant est un animal social bien particulier car, pour lui, la relation a un statut très spécifique : c’est son outil professionnel principal. Dans les métiers dits « de la relation » (avec éducation, commerce…), ceux du sanitaire et du social se démarquent par leur visée à la fois thérapeutique et émancipatrice. Les professionnels sont toujours conscients du risque omniprésent, d’engendrer, par leur action faite au bénéfice des personnes concernées ou soignées (bénéficiaires ou patients), des formes de dé-subjectivation (ou de dépossession de soi).

Enfin, l’organisation plus ouverte des soins et de l’aide, avec le maillage qui s’opère entre les institutions classiques du soin et le domicile des personnes, oblige à développer de nouvelles modalités de coopération entre les professionnels.

Ainsi, l’activité d’aide et de soin est prise dans l’évolution permanente des contextes d’interventions : la rationalisation des coûts, les orientations données aux politiques sociales et aux politiques de soin, l’organisation socio-politique de la santé et du soin (territorialisation et désinstitutionalisation de l’action sociale, organisation ambulatoire des soins médicaux…), l’évolution des mœurs, les découvertes scientifiques et la technicisation de l’intervention, avec en particulier l’arrivée de l’intelligence artificielle (robots relationnels, télémédecine…)… En quoi, ces évolutions du secteur médico-social modifient-elles la relation d’aide ? Font-elles émerger de nouvelles questions éthiques ? Quels sont les impacts sur la relation d’aide, de la territorialisation de l’organisation et de la désinstitutionalisation dans l’action médico-sociale ? Qu’engendre le développement de l’ambulatoire pour le secteur médical ? Quid du maintien du lien en « milieu ouvert » ? En quoi ces évolutions impactent-elles les relations entre les professionnels ? Quelles conséquences pour la personne aidée ou soignée ? Comment l’hybridation homme-machines dans l’activité d’aide et de soin s’articule avec l’humanité nécessaire à toute relation ?...

Ce colloque en éthique veut offrir des espaces d’échanges où la parole des usagers pourra côtoyer et enrichir celle des professionnels. Cette rencontre sur des questionnements communs sera enrichie par les contributions des chercheurs en sciences humaines et sociales. Ce travail approfondi sur une thématique commune aux professionnels du secteur social et du médical devrait être l’occasion d’un rapprochement propice au métissage et à l’hybridation de la pensée comme des pratiques, dans les éclairages venus des différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Nous favoriserons des « Approches plurielles de la relation d’aide » en particulier dans relations entre les professionnels : inter-professionnalité, interdisciplinarité, coordination des parcours.

Il est enfin évident que la pandémie qui a bouleversé vos vies, impacte et impactera encore profondément cette relation d’aide et de soin que nous mettons au travail. Qu’avons-nous à en dire, comment questionne-t-elle nos pratiques et dans quels sens les fait-elle évoluer ? Dans la proximité du corps à corps entre violence et réconfort, ou dans la distance et l'éloignement du confinement, qu'est venu faire le COVID 19 dans la relation d'aide et de soin ? Qu'a-t-il bouleversé ?

 

Cinq grandes thématiques dans lesquelles s'inscriront les communications ont été dégagées :

Thème 1. Les aspects historiques : l’évolution des dispositifs d’aide et de soin (niveaux légaux et déontologiques)

Thème 2. La dimension soignante de la relation (relation d’aide, relation thérapeutique…) :

  • Quelle éthique dans la relation d’aide et de soin ?
  • La relation d’aide et de soin entre outils thérapeutique et enjeux anthropologiques (dimension philosophique et anthropologique).

Thème 3. Les techniques de l’aide et du soin dans la relation :

  • Les techniques d’administration du soin (grilles d’évaluation, protocoles,…) ;
  • La place de la technique dans les relations entre suppléance et complémentarité ;
  • Les technologies et nouvelles technologies ; les nouveaux venus dans la relation d’aide et de soin : l’intelligence artificielle.

Thème 4. La place du soin dans notre société et les évolutions politiques et sociales :

  • Les enjeux politiques de d’aide et du soin (le care, responsabilité sociale, code sociétal…) ;
  • La dimension émancipatrice de l’aide ;
  • La relation d’aide dans un collectif interprofessionnel.

 Thème 5.  Les conséquences de la pandémie de COVID 19 sur la relation d’aide et de soin :

  • Dans les pratiques médicales : entre la distance à mettre dans la relation de soin, et la proximité de la menace quotidienne
  • Dans les dispositifs d’aide sociale : les besoins nouveaux ou les détresses accrues par le confinement…
  • La place du soin dans notre société et les évolutions politiques et sociales :

 

Modalités de soumission des propositions :

Les propositions de contributions sont à déposer sur le site Internet du colloque au plus tard le 1 juillet 2020. 

Pour proposer votre communication, vous devez d'abord créer un compte sur le site.

Puis, dans votre espace connecté, vous devrez suivre la procédure indiquée dans la partie "dépôt".  Un fichier word sera à télécharger, compléter avec votre proposition et déposer complété sur le site.

Les propositions seront examinées par le comité scientifique en double aveugle.

 

Les types de contributions possibles sont :

-    Des contributions scientifiques ;

-    Des témoignages de personnes concernées ;

-    Un partage de pratiques professionnelles.

 

Plusieurs formats possibles :

-    Présentation plénière (30 à 40 min)

-    Présentation en ateliers (20 min)

-    Poster, vidéo et autre format

-    Présentation orale courte (180 secondes)

 

 


 

[1] Une des missions centrale de la Haute Autorité de Santé (HAS) est de promouvoir les bonnes pratiques professionnelles, sous la forme de recommandations.

 

 

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